Bon. Ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire un truc sur les toilettes. Désolée pour ceux que ça gêne. En fait je vous comprends, avant j’étais pareille. Dans sa préface à Mademoiselle de Maupin, Théophile Gautier avait écrit : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. » Voilà. C’est exactement ce que je pensais sur les toilettes, avant. On pouvait pas mieux le dire que Théophile Gautier évidemment.
Sauf qu’en 2009, bim, maladie du tube digestif. Là j’ai compris à quoi servaient des toilettes. Combien on avait besoin d’elles, combien on pouvait les aimer, combien elles étaient utiles, combien même elle pouvaient être belles. D’ailleurs, remarquez l’homonymie avec le mot plus souvent utilisé au singulier. Du Larousse : « être à sa toilette »= action de s’apprêter en s’habillant, en se coiffant, en se maquillant. On est bien dans le concept du beau.
Grâce à la maladie, j’ai commencé à me poser un tas de questions sur les toilettes. Avec les voyages pour mon travail, j’ai remarqué que dans chaque pays voire dans chaque région, une boîte avait le monopole du design de chasse d’eau que vous allez retrouver partout, hôtels, particuliers, centres commerciaux, établissements publics. Vous avez remarqué ça ? Par exemple, à New York, c’est toujours des toilettes où les portes ne sont pas complètement étanches, on voit vos pieds, on entend vos bruits par le haut aussi, et si on est un peu curieux on peut regarder à travers les jours qui font le pourtour de la porte. Une américaine que j’avais questionnée là-dessus m’avait dit : « On a tous la même et on fait tous la même chose avec alors pourquoi se cacher ?! » Soit, vu comme ça…
Du coup mon frère m’a offert ce super livre : Toilettes du monde, de Sian James et Morna E. Gregory. Et j’ai commencé à collectionner mes photos de belles toilettes. Je vous mets quelques exemples dans la galerie photos. Si vous en avez et que vous vous voulez me les envoyer, allez-y régalez vous et faites-moi plaisir ! A travers le formulaire de contact pour l’instant…je vous rajouterai au post !
Bon. Comme aux toilettes on fait pas que caca mais aussi pipi, le grand maître de ce monde (probablement la statistique) a décidé en 2012 que j’aurai aussi une maladie du pipi, histoire de visiter encore plus de toilettes. D’un côté c’est super parce que par exemple vous êtes à Paris dans le métro sur un long trajet, là bim envie pressante, vous sortez du métro, vous rentrez dans le premier café (je pense précisément au café des Arts et Métiers, sympa et très bien situé donc !) et là au diable le désespoir, la vieillesse ennemie, vous vous trouvez face aux plus sublimes et fraîches des toilettes que vous ayez jamais rencontrées ! Alors encore une fois merci les maladies pipi-caca. Maintenant quand je pense à Théophile, je me dis que le pauvre il est passé à côté de grandes choses de la vie.
PS : Des associations qui font du super boulot sur les maladies du pipi-caca (y en a sûrement d’autres…) : Association François Aupetit, Association Française de la Cystite Interstitielle, Association Agir Ensemble Contre la Cystite Interstitielle (fraîchement créée, pleine d’idées)