J’aime j’aime pas

J’aime.
J’aime pas.

J’aime que le monde entier réalise que la maladie -au sens large- existe et qu’elle est dure.
J’aime pas que des gens meurent et que des proches soient tristes.

J’aime que les gens apprennent les règles d’hygiène de base que plein de gens malades chroniques ont besoin d’appliquer depuis toujours.
J’aime pas qu’on vide les stocks d’hygiène à la hâte parce que ça pénalise ceux qui en ont besoin depuis toujours.

J’aime qu’on pense maintenant à « penser aux autres ».
J’aime pas qu’il faille un gros méchant loup pour qu’on commence à penser aux autres.

J’aime qu’on regarde l’hôpital public que je raconte ici depuis bientôt 3 ans et que je fréquente depuis plus de 10 ans.
J’aime pas que l’hôpital public soit vraiment en galère et qu’on se rende compte un peu tard qu’il a besoin d’aide.

J’aime que les médecins généralistes ne soient plus des « ratés de l’ECN » mais des professionnels de santé « de première ligne ».
J’aime pas que des gens aillent balancer leurs microbes sur les généralistes qui seraient là pour ça.

J’aime que les pharmaciens aient enfin un vrai rôle de conseil et d’information et ne servent pas qu’à piquer des vaccins dans des bras.
J’aime pas que des malades isolés déboulent à la pharmacie puisqu’on les refoule ailleurs.

J’aime que l’industrie pharmaceutique se bouge fort pour trouver des remèdes.
J’aime pas que l’industrie pharmaceutique se réjouisse du pognon à se faire sur ce gros coup.

J’aime que des experts proposent des points-bilan sérieux pour partager le savoir et la connaissance.
J’aime pas que des spécialistes précisent « les plus de 70 ans ou ceux avec de nombreuses comordibités ».

J’aime qu’on s’intéresse à nos personnes âgées et à nos EHPAD.
J’aime pas qu’on se rassure de savoir que c’est eux qui risquent de payer le prix fort.

J’aime qu’on s’aperçoive que le supermarché ce n’est pas que un lieu de capitalisme et que les petites mains qui y travaillent nous sont très utiles.
J’aime pas voir des clients se battre pour des pâtes ou du papier toilette.

J’aime entendre le Directeur Général de l’OMS évoquer que l’ennemi commun pourrait apporter la paix.
J’aime pas les images que je vois aux frontières de l’Europe.

J’aime.
J’aime pas.

 

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